Vie d’auteur : Écrire à la 1ère ou à la 3ème personne

Écrire à la première personne ou à la troisième personne du singulier est l’un des premiers choix à faire pour un écrivain lorsqu’il commence à écrire son roman. En effet, il est important de bien y réfléchir dès le début car, croyez-moi, se rendre compte qu’on n’a pas fait le bon choix en milieu de roman et devoir tout retransformer ça prend du temps, beaucoup de temps !

Les récits écrits à la troisième personne sont ceux que l’on retrouve le plus fréquemment. En effet cette forme d’écriture est bien souvent considérée comme la plus pratique car elle met l’écrivain dans la position de narrateur externe au récit. Il peut ainsi observer les personnages et dévoiler facilement au lecteur leur passé, leurs pensées et différents éléments de l’univers. Bref, toutes les informations qu’il veut lui transmettre. A vous de choisir si vous voulez avoir un narrateur complètement omniscient ou non. En tout cas, il faut faire attention car on peut très vite donner trop d’informations, ce qui peut alourdir le récit et lasser le lecteur. Tout est une question de dosage. Écrire à la troisième personne permet aussi d’adopter un style neutre comme un style marqué selon ce que l’on choisit. Voire même de donner vie à la voix du narrateur en faisant de lui un nouveau personnage à part entière. Personnellement, j’ai toujours trouvé ce type de narration plus épique, voire plus prestigieux.

Les récits écrits à la première personne sont plus rares mais tout aussi intéressants. Notamment car par ce biais la narration est forcément biaisée, voire peu fiable pour le lecteur. On suit en effet le point de vue d’un personnage unique (ou de plusieurs si vous choisissez d’avoir plusieurs protagonistes) et du coup le lecteur n’a accès qu’à sa vision des choses, qui peut-être incomplète ou déformée. Ainsi c’est parfois compliqué voire impossible de donner certaines informations au lecteur et il faut recourir à des moyens détournés pas toujours évidents à trouver. Ce type de narration fonctionne très bien pour les thrillers ou les romans policiers afin que le lecteur soit profondément impliqué  dans l’action et apprenne les choses en même temps que le personnage. Mais aussi pour les romans young adult ou les romances car elle permet également au lecteur de ressentir au maximum les émotions du personnage. Néanmoins, on ne peut écrire à la première personne en gardant un ton neutre, il est nécessaire que la narration garde l’identité du personnage, comme si elle était la voix intérieure de celui-ci, pour que ça marche. Pour moi, ce type de narration est profondément lié à l’intime, permettant ainsi d’être au plus près des personnages.

Il y a donc des avantages et des inconvénients pour chaque type de narration, à vous de voir laquelle marche pour votre roman.

Vie d’auteur : Les Mary Sue (ou Gary Stu)

Aujourd’hui on va parler d’un type de personnage principal que l’on retrouve régulièrement dans les écrits des auteurs débutants, les Mary-Sue. Ou leur équivalent masculin, les Gary Stu ou Marty Sue. Ce nom désigne un personnage beaucoup trop parfait (et bien souvent agaçant !), qui est la plupart du temps un alter-ego fantasmé de l’auteur.

Ce terme a pris naissance pour la première fois en 1973 sous la plume de Paula Smith qui a inventé le lieutenant Mary Sue pour parodier des récits de fans de Star Trek ayant tendance à utiliser massivement ce genre de personnage idéalisé pour se projeter dans leur univers favori. Depuis il s’est généralisé car nombre de fanfictions comprennent des Mary Sue. J’avoue d’ailleurs l’avoir moi-même fait dans mes premières potterfictions lorsque j’étais adolescente. On l’utilise désormais pour des personnages dans des œuvres originales que ce soient des romans mais aussi des films, des séries ou des jeux vidéo car les Mary Sue se trouvent partout !

Le problème avec ce genre de personnages est qu’elles sont très TRÈS facilement clichés, lisses, sans aucune nuance ou défaut, au point qu’il semble parfois que l’auteur a simplement cédé à la facilité en l’écrivant. Et du coup elles deviennent très vite insupportables pour le lecteur qui est incapable de s’identifier à elles. Au point de parfois se détacher du personnage et du récit. Ce qui, bien sûr, n’est pas le but que l’on recherche en étant auteur.

Comment les reconnaître ? Les caractéristiques d’une Mary-Sue varient et on peut les retrouver chez des personnages tout à fait classiques. Mais c’est lorsque que bon nombre de ces traits s’ajoutent les uns aux autres que la perfection de ce personnage en devient irritante. Voici une liste non-exhaustive :

  • Elles sont très similaires à leur auteur (âge, sexe, caractère, physique, hobbies, opinions…) mais en version « améliorée ».
  • Elles ont une grande beauté, même si elles ne s’en rendent souvent pas compte elles-mêmes, elles ont nombre d’admirateurs qui les trouvent magnifiques et tombent amoureux d’elle en un claquement de doigt (Exemple : Bella dans Twilight). Elles ont d’ailleurs souvent un détail physique qui les fait sortir du lot. (Exemple : la mèche blanche de Tara Duncan dans la série de romans du même nom.)
  • Même les personnages qui ne sont pas amoureux d’elles, les admirent également énormément et ont un grand respect pour elles. Ça peut d’ailleurs être le cas des antagonistes.
  • Elles ont un sens moral hors norme qui fait d’elles les garantes « idéales » du Bien. Même si ce n’est pas logique dans le contexte où elles se trouvent (condamner l’esclavage à une époque où c’était quelque chose de normal…).
  • Elles ont des défauts mais qui finalement n’en sont pas vraiment ou sont utilisés pour qu’on la plaigne.
  • Elles ont un passé mystérieux ou tragique pour les rendre plus intéressantes.
  • Leurs comportements et leurs actes sont irritants pour tout le monde sauf pour leurs auteurs et leurs personnages.
  • Elles sont d’une grande intelligence, elles comprennent souvent facilement ce que les autres personnages ont raté. Elles ont d’ailleurs toujours ou très souvent raison. Elles semblent aussi connaitre des bibliothèques entières sans jamais avoir ouvert un livre.
  • Elles ont des compétences/pouvoirs spéciaux ou bien plus forts que les autres personnages. Elles sont ainsi capables de se sortir de toutes les situations, quoi qu’il se passe. Et même si elles ratent quelque chose, cela finit toujours par être positif ou par se résoudre d’une manière ou d’une autre. Elles ont aussi souvent des objets ou animaux rares, exceptionnels et/ou magiques.
  • Elles ont une destinée grandiose ou sont les élues d’une ancienne prophétie.

Comment éviter de se retrouver avec un personnage Mary Sue/Gary Stu ?

Première chose essentielle, éviter d’idéaliser son personnage et de se retrouver dans celui-ci. Bien sûr on met tous un peu de nous dans chacun de nos personnages mais n’hésitez pas à leur donner des qualités, des défauts, des centres d’intérêts… différents des vôtres, histoire de ne pas tomber dans ce travers.

Deuxième chose, n’hésitez pas à donner de vrais défauts à votre personnage. Evitez les défauts bien vus façon entretien d’embauche: trop perfectionniste, trop gentil… Ses défauts doivent même le mettre parfois en fâcheuse posture. Et restez cohérent au niveau de son caractère, un personnage timide ne peut pas soudainement se transformer en un orateur exceptionnel du jour au lendemain, il faut du temps et des expériences pour y parvenir. 

Troisième chose, les traumatismes et épreuves qu’il vit ou a vécu doivent avoir des conséquences notamment négatives. Le personnages doit en sortir changé voire même abimé. Même les super-héros ne ressortent pas indemne de leurs combats héroïques. Votre personnage doit avoir du mal à atteindre son ou ses objectifs, ce ne sera pas crédible si c’est trop facile et que l’issue est connue dès le départ.

Quatrième chose, pas besoin de nous dire en large et en travers à quel point il est génial ou le plus fort, ses mots et ses actions parleront pour lui. On oublie pas la règle d’or de l’écriture : « Show don’t tell », montrer plutôt que raconter.

Voilà, avec ça j’espère que ça vous aidera à ne pas avoir des Mary Sue dans vos écrits. Ça n’est pas un écueil facile à éviter mais en y travaillant on y arrive. Pour autant, il ne faut pas non plus se focaliser sur ça au point de rendre vos personnages banals et insignifiants. Il faut un peu de Mary Sue en chacun de vos personnages pour les rendre inoubliables mais point trop n’en faut !

Vie d’Auteur : Le Nom de Plume

Pour ce premier article sur la vie d’auteur, j’ai décidé de vous parler du nom de plume. Parce que lorsque votre premier roman est enfin prêt à être publié (que ce soit par une maison d’édition ou en auto-édition), la première chose à faire est de choisir le nom sous lequel vous voulez qu’il soit publié. Il y a alors deux choix, soit garder son vrai nom, soit prendre un pseudo, qu’on appelle aussi nom de plume.

Pourquoi choisir d’utiliser un nom de plume ?

Première raison, vous n’aimez tout simplement pas votre vrai prénom/nom et préférez en utiliser un que vous préférez.

Deuxième raison, vous avez un prénom/nom perçu comme ridicule ou péjoratif.

Troisième raison, vous voulez prendre un nom plus vendeur. Parce que par exemple votre nom est très long et compliqué. Ou bien encore parce que prendre un pseudonyme avec une consonnance étrangère, notamment anglo-saxonne, peut aider dans certains genres comme le thriller ou la fantasy.

Quatrième raison, vous voulez séparer votre vie privée et/ou professionnelle de votre vie d’auteur, soit pour des raisons qui vous sont propres, soit parce que cela peut vous porter préjudice notamment si vous écrivez des ouvrages érotiques.

Cinquième raison, pour changer d’un nom féminin à un nom masculin ou vice-versa. Pendant longtemps, les femmes ont du prendre des pseudonymes masculins pour avoir la possibilité d’être publiées. Ce n’est heureusement plus la règle désormais, même si selon cet article, on est loin d’une vraie égalité des chances : https://www.actualitte.com/article/monde-edition/les-auteurs-ont-huit-fois-plus-de-chances-de-percer-avec-un-nom-de-plume-masculin/59910 Mais il n’en reste que certains genres sont soi-disant masculins (thrillers ?) et d’autres féminins (romances ?), il arrive donc parfois que certains auteurs changent de pseudonyme pour en prendre un du genre opposé afin de donner plus de chances aux livres qu’ils écrivent. L’exemple récent le plus connu est peut-être JK Rowling obligée d’utiliser l’initiale de son prénom et celle de sa mère plutôt que son prénom de peur que les jeunes lecteurs masculins ne veuillent pas lire son livre en sachant qu’il était écrit par une femme. On a bien vu par la suite que cela n’avait eu aucune incidence, mais cela reste une pratique courante du milieu.

Sixième raison, vous avez un homonyme ou juste quelqu’un portant le même nom de famille que vous qui est connu. Vous ne voulez donc pas qu’on vous confonde ou lui être associé, que vous l’appréciez ou non.

ATTENTION: Ce point est à vérifier consciencieusement avant toute publication parce que vous pouvez avoir un homonyme écrivain même quasi inconnu. Et je peux en témoigner car c’est le cas pour moi. Il existe une personne avec le même prénom et nom que moi qui a écrit un livre. J’avais checké via google avant d’envoyer mon manuscrit à mon éditeur mais il s’est passé un an et demi avant que le roman soit publié. Durant ce temps je n’ai plus pensé à vérifier et entretemps cette personne a sorti un livre. Il n’est pas édité dans une grande maison d’édition, il ne semble pas s’être énormément vendu, il y a même peu d’informations sur ce livre sur le web et mon homonyme n’a pas du tout de réseau social ou autre. Mais il n’en reste qu’il existe un livre français écrit par une personne avec le même prénom et nom que moi. Je l’aurais su avant, j’aurais peut-être décidé de prendre un nom de plume pour qu’on ne nous confonde pas. C’est une situation qui arrive de temps en temps d’après mes recherches mais personnellement ça a été dur à encaisser. Donc vérifiez bien !

Comment choisir son nom de plume ?

Première solution, utiliser des prénoms/noms qui vous sont familiers : votre deuxième prénom, le nom de famille de votre mère ou votre grand-mère… Cela permet d’avoir un pseudonyme auquel on est déjà sentimentalement attaché.

Deuxième solution, utiliser des anagrammes pour par exemple transformer son vrai nom en nom de plume.

Troisième solution, utiliser uniquement les initiales de vos prénoms comme JK Rowling ou EL James par exemple.

Quatrième solution, en profiter pour choisir un prénom ou nom en hommage ou en référence à une personnalité ou un personnage qui vous inspire particulièrement.

Cinquième solution, utiliser un générateur. Il y en a pas mal: Name Générator, Fantasy Name Génerator, Fake Name Generator…

Voilà, avec tout ça je pense que vous avez tous les éléments pour décider si vous voulez prendre un nom de plume et si oui comment en choisir un !

Critique de livre : Les Enfants de la Terre (Ayla)

Pour continuer dans les séries de livres fondatrices pour moi, aujourd’hui on parle de la série Les Enfants de la Terre de Jean M Auel (qui pour moi reste la saga Ayla du nom de son héroïne).

« Cette saga prend place 35000 ans avant notre ère, quelque part en Europe. Ayla est âgée de seulement cinq ans lorsqu’elle se retrouve orpheline suite à un tremblement de terre. À demi morte, elle est recueillie par le Clan. Adoptée par Iza la guérisseuse de la tribu, elle va grandir parmi ces gens si différents d’elle. Ils sont des Néandertaliens et elle est une Cro-Magnon, une espèce plus évoluée. Malgré l’aide de brun le chef de la tribu et surtout Creb le chaman pour l’aider à s’adapter aux règles de vie du Clan, Ayla reste une des Autres, comme ils les appellent. Elle est différente, les surprenant par ses capacités de réaction, de raisonnement et d’adaptation bien plus développées que les leurs. Elle deviendra peu à peu une menace pour tout le Clan et surtout pour Broud, le fils du chef. »

Par où commencer pour parler de cette œuvre ? Peut-être en mentionnant que c’est une dystopie, précurseure des Hunger Games et autres Divergentes qui font fureur ces dernières années (le premier roman Le Clan de l’Ours des Cavernes a été publié en 1980). Et contrairement aux livres que j’ai cité cette dystopie ne se passe pas dans notre futur mais dans notre passé. Car Ayla se passe à l’époque des hommes des cavernes.

C’est aussi pour moi une précurseure des romances érotiques qui cartonnent tout autant ces derniers temps, rien à voir avec les scènes BDSM de Cinquante nuances de Grey, mais les scènes de sexes sont extrêmement présentes et crues dans les livres. Personnellement, j’ai lu les livres très jeune vers 12-13 ans (je précise en passant que c’est ma mère qui me les as passés) et si j’en ai été marquée, ça ne m’a pas choquée plus que ça. Je me rappelle par contre d’une amie à qui j’avais conseillé de les lire, qui m’avait fait remarquer après l’avoir fait que c’était un peu porno quand même ! Mais une chose à savoir sur ces scènes est qu’elles parlent extrêmement bien de la notion de consentement et de plaisir. Et ce, des années avant que ces notions ne soient grandement discutées dans notre société. Pour moi, il est essentiel d’introduire ces notions auprès des adolescents durant cette période charnière de leur vie et ces livres le font parfaitement.

Le sexe sans consentement est introduit dès le premier livre, où Ayla se fait violer de manière répétitive. Brutal et violent dans tous les sens du terme, on voit son effet dévastateur sur la psychologie de la toute jeune fille (elle a 10 ans quand cela commence). Mais, alors qu’elle ne peut rien faire pour arrêter ces viols et leurs conséquences physiques, elle réalise soudain qu’elle peut changer l’effet psychologique qu’ils ont sur elle. Et c’est par ce moyen elle reprend le pouvoir sur son violeur, d’une manière extrêmement puissante.

À partir du deuxième tome, Ayla découvre véritablement le sexe, avec notamment Jondalar, qui l’initiera aux Plaisirs. Alors certes à partir de là, les scènes de sexe deviennent de plus en plus fréquentes dans les livres, et j’avoue qu’à un moment les voir couper l’histoire tous les deux chapitres ça devient fatiguant. Mais ce sexe-là est un sexe « sain », tendre ou pas, rapide ou pas, dominant ou pas, mais toujours dans le respect mutuel des deux personnes (ou plus d’ailleurs). Et au fil de ces livres se construit un récit d’initiation particulièrement délicat, où Ayla va découvrir et comprendre la notion de consentement. Alors certes il y a pas mal de sexes dans ces livres mais pour moi, la matière dont il est décrit est particulièrement bénéfique pour des adolescents qui sont à l’aube de leur vie sexuelle.

Les Enfants de la Terre suit tout le parcours de son personnage principal Ayla. On voit toutes les étapes de son évolution d’enfant perdue à femme accomplie, devenant au fil du temps une guérisseuse d’exception, une guide spirituelle et une mère protectrice. Elle fait partie de ces personnages féminins forts qui m’ont grandement inspirée alors que je grandissais. Et au contraire de bien des femmes bad ass qu’on voit souvent dans la littérature, les films ou les séries, Ayla n’a pas besoin de botter des fesses pour l’être. Elle l’est grâce à son intelligence, son ouverture d’esprit, sa bonté profonde et sa grande capacité d’innovation. Elle n’élève que peu ou pas la voix, elle ne se bat pas physiquement mais elle n’en est pas moins une révolutionnaire, une leader capable de rassembler les gens et les guider vers le meilleur. Honnêtement, les autres personnages sont également intéressants mais c’est elle qui attire tous nos regards.

Cette saga est aussi très intéressante de part les détails nombreux et fournis qu’elle donne sur cette époque et surtout sur les mœurs et les coutumes des peuples préhistoriques. L’auteure a fait énormément de recherches et voyagé aux quatre coins du monde pour rendre ses romans aussi réalistes que possible et ça se sent à travers les pages. J’ai trouvé particulièrement intéressant les notions de médecine par les plantes qu’elle évoque beaucoup car Ayla est une guérisseuse, ainsi que les interprétations des peintures préhistoriques qu’elle fait.

Honnêtement, je pourrais parler des heures de cette saga et de ce qu’elle évoque pour moi. Il est vrai que la qualité des livres s’amoindrit au fil des tomes, ce qui pour moi, est surtout dû au fait que les scènes de sexes augmentent en quantité tout comme les milliers de détails sur la période préhistorique notamment les herbes pour soigner. Et cela se fait malheureusement au détriment de l’histoire. Mais cette série reste pour moi une des meilleures qu’il y ait, avec une formidable héroïne, une histoire passionnante, une reconstitution de la Préhistoire fascinante et un propos féministe qui ne gâche rien !

Personnages Marquise du Futur : Sarah, le personnage principal

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un dernier personnage de La Marquise du Futur, le plus important, Sarah, mon personnage principal. Et je vais le faire d’une manière différente, puisque contrairement à tous les autres personnages, elle est la seule à n’avoir pas existé historiquement. Elle n’est que le fruit de mon imagination. Du coup, je vous partage à la suite, les réponses à son questionnaire.

J’utilise ce questionnaire pour tous mes personnages principaux durant la phase de préparation de mes livres. Il me permet de mieux les appréhender et d’avoir une vision précise de leur caractère et de leur histoire. Avec ces réponses et ma fiche personnages, je les connais sur le bout des doigts avant même d’avoir commencé à les écrire. Ce questionnaire n’est pas de moi, c’est une traduction par Nathalie Lenoir (de Scénario-buzz) d’un questionnaire originellement posté en anglais sur le site The scriptlab.

  1. Que pense le personnage de son père? L’aime t-il ou le hait-il? Quelle influence son père a t-il eue sur lui?

Sarah a toujours beaucoup admiré son père, c’est entre autres pour suivre sa voie qu’elle a décidé de devenir médecin. Elle a eu la chance d’avoir une famille heureuse qui s’est toujours bien occupée d’elle. Elle a toujours voulu le rendre fier d’elle même si elle pense ne pas être à sa hauteur.

  1. Que pense le personnage de sa mère? L’aime t-il ou la hait-il? Quelle influence -réelle ou imaginaire- sa mère a t-il eue sur lui?

Sarah est très proche de sa mère depuis toujours. Elle lui raconte beaucoup de choses sur sa vie et c’est probablement grâce à son amour inconditionnel, qu’elle est capable de bien des choses. Elle n’est pas sa meilleure amie mais elle sait qu’elle peut toujours compter sur elle quoi qu’il arrive.

  1. Le personnage a t-il des frères et soeurs? Quelles sont leurs relations? Y a t-il des traits de caractère que le personnage méprise chez cette fratrie?

Sarah a une petite sœur Emma âgée de 12 ans qu’elle adore. Bien sûr comme toutes les sœurs, elles se disputent régulièrement mais personne n’a le droit de toucher à un cheveu de sa cadette.

  1. A quel type de discipline le personnage a t-il été soumis enfant? Stricte ou coulante?

Plutôt coulante, même s’il y a toujours eu des règles à suivre. La famille idéale quoi.

  1. Le personnage a t-il été surprotégé enfant?

Plutôt oui. Elle n’a jamais été mise face à une situation difficile ou dangereuse. Ce qui la rend d’autant plus vulnérable face au harcèlement dont elle fait l’objet au lycée.

  1. Le personnage s’est-il senti chéri ou rejeté lorsqu’il était enfant?

Elle s’est toujours sentie chérie.

  1. Quelle était la situation économique de la famille du personnage?

Sa famille n’a jamais eu de problème d’argent avec son père médecin généraliste et sa mère avocate.

  1. Quel rapport le personnage a t-il avec la religion?

Elle n’a jamais cru en quoi que ce soit.

  1. Quelles sont ses convictions politiques?

Sarah est plutôt de gauche.

  1. Le personnage a t-il acquis un savoir pragmatique ou via de longues études? Est-il intelligent, intellectuel, un peu lent d’esprit?

Sarah est assez intelligente, elle est en terminale scientifique et envisage de faire médecine pour devenir pédiatre. Ses notes sont plutôt bonnes.

  1. Comment se considère t-il? Futé, intelligent? Est-il au contraire complexé par son manque d’éducation?

Elle se considère comme intelligente mais surtout comme travailleuse.

  1. Comment son éducation -ou manque d’éducation- se reflète t’elle sur sa façon de parler: phrasé, accent, vocabulaire, prononciation?

Sarah possède un niveau de langage assez élevé, de par son éducation.

  1. Aimait-il l’école? Ses professeurs? Ses camarades?

Sarah aime bien les cours et ses professeurs. Par contre elle a toujours été la timide au second plan, quelque peu martyrisée par certains de ses camarades.

  1. Était-il impliqué dans la vie scolaire/estudiantine: clubs, activités sportives… ou était-il marginal?

Non elle a toujours été un peu marginale, la timide un peu geek.

  1. Quel est son niveau d’études? Est-il diplômé?

Elle est en terminale.

  1. Comment le personnage gagne t-il sa vie? Comment voit-il son métier? Qu’aime t-il et déteste t-il dans cette activité?

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  1. Est-ce qu’il a voyagé? Où, quand et à quelle occasion?

Oui assez souvent avec ses parents.

  1. Que lui ont apporté ces voyages?

Une ouverture sur le monde.

  1. Quelle est la plus grande désillusion du personnage? Comment est son moral actuellement?

Avoir réalisé que malgré tout son savoir, elle n’était pas capable de tenir tête à ceux qui la tourmentaient.

20. Quels sont les grands évènements politiques, sociaux ou historiques qu’il a vécu et qui l’ont marqué?

La montée en puissance du FN ces dernières années l’a écoeurée.

21. Quelles sont les manières du personnage? Qui admire t-il? Qui déteste t-il?

Elle est un peu toujours mal à l’aise, incapable de vraiment s’intégrer. Très féministe, elle admire de grandes femmes ayant osé bouleverser les conventions, les choses pour changer le monde : Marie Curie, Malala Yousafzai, Amelia Earheart, Jane Goodall, Aung San Suu Kyi.

22. Quels sont ses idéaux en amitié et en amour?

En amitié, l’idéal de Sarah est quelqu’un de loyal, à qui elle puisse tout dire et tout partager. En amour, c’est la même chose avec le côté sexy en plus peut-être ?

23. Qu’attend t-il/elle d’un(e) partenaire amoureux/se? Est-il/elle à l’aise avec sa sexualité?

Elle attend quelqu’un avec qui elle puisse être elle-même et qui l’accepte comme elle est. Quelqu’un avec qui elle n’ait aucun secret, qui puisse la tirer vers le haut et qu’elle puisse tirer vers le haut. Elle se pose actuellement des questions sur sa sexualité, à savoir si elle aime vraiment les garçons ou si en fait elle préfère les filles.

24. S’investit-il dans des activités politiques/sociales/culturelles/caritatives?

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25. Quels sont ses passions et hobbies?

Equitation, sa passion depuis toute petite. Photographie, elle passe son temps avec son appareil à la main.

26. A quoi ressemble son logement? Quels sont ses goûts en matière de décoration?

Elle habite toujours chez ses parents, sa chambre est une chambre classique d’ado qu’elle n’ a jamais vraiment personnalisée.

27. Quel est son look? S’en soucie t-il?

Jeans, baskets et tee-shirts, très passe-partout. Elle ne s’en soucie pas vraiment.

28. Quel est l’entourage du personnage? Quelle est la dynamique de leurs relations?

Sa famille, majoritairement. Elle a quelques amis, pas très proches.

29. Quelle est la plus grosse faiblesse du personnage? Sa plus grande fierté? Le domaine qu’il maîtrise?

Sa plus grosse faiblesse est son manque (supposé) de courage et son incapacité à se dresser contre ceux qui la martyrisent. Sa plus grande fierté est son intelligence et surtout sa capacité de travail.

30. Est-ce qu’il se raccroche à un évènement du passé? Est-il capable de pardonner?

Pas vraiment. Elle est tout à fait capable de pardonner.

31. A t-il des enfants? Comment s’en sort-il avec leur éducation? Est-il satisfait en tant que parent? Ses enfants sont-ils épanouis?

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32. Comment le personnage réagit-il au stress? Est-il sur la défensive? Passif? Agressif?

Elle se met automatiquement sur la défensive.

33. Quelle est son hygiène de vie? Consomme t-il des substances nocives?

Elle ne fume pas. Elle boit peu. Elle mange plutôt équilibré.

34. Est-il hypocrite? Revanchard? Méprisant?

Nope.

35. Relativise t-il ses erreurs? Comment vit-il l’échec?

Elle vit assez mal l’échec, le prenant pour elle.

36. Aime t-il souffrir ou faire souffrir?

Nope.

37. A t-il beaucoup d’imagination? Est-il rêveur? Soucieux? Nostalgique?

C’est une grande rêveuse, elle s’est toujours échappée par la pensée depuis qu’elle était enfant.

38. Est-il négatif face au changement? Suspicieux? Hostile? Effrayé? Enthousiaste?

Plutôt effrayée dans un premier temps. Puis concentrée lorsqu’elle élabore un plan pour réagir à ce changement.

39. Que trouve t-il ridicule? Qu’aime t-il railler?

Les filles se préoccupant juste de leur apparence et de rien d’autre. Tout son contraire quoi.

40. Comment définir son sens de l’humour?

Absent.

41. Est-il capable d’autocritique? Est-il conscient de ses forces et faiblesses? Est-il capable d’autodérision?

Elle se critique constamment, elle connaît ses forces et ses faiblesses et elle sait comment utiliser les premières à son avantage. Mais ça ne l’empêche pas de se dévaloriser encore et encore.

42. Que désire t-il le plus au monde? Quels efforts est-il prêt à faire pour l’obtenir? Quel est son besoin le plus vital? Qu’est-il prêt à sacrifier pour combler ce manque?

Trouver le courage de surmonter sa timidité. Mais elle ne sait pas comment faire.

43. A t-il des secrets? Quels sont-ils? Comment parvient-il à les cacher?

Elle cache à ses parents le fait qu’elle se fasse harceler à l’école pour ne pas les inquiéter en espérant que ça passera tout seul ou que la fin du lycée arrivera vite.

44. Comment compte-t-il satisfaire ses ambitions? Que met-il en œuvre pour ça?

Suivre le mouvement et faire de son mieux pour s’en sortir.

45. Est-il pragmatique? Réfléchi? Responsable? Instinctif? Visionnaire? Passionné? Idéaliste?

Elle est pragmatique, réfléchie, passionnée.

46. A quoi ressemble t-il physiquement? Comment se sent-il vis à vis de son corps, de son physique?

Elle est petite (1m62), de corpulence classique (55 kilos). Elle a des cheveux bruns mi-longs et des yeux bleus. Elle n’a jamais vraiment mis en valeur son physique et n’a jamais réalisé qu’elle pouvait être jolie.

47. Quelle image de lui-même souhaite t-il véhiculer? Veut-il être visible ou invisible?

Elle souhaite qu’on la voit comme elle est vraiment à l’intérieur, quelqu’un de sûre d’elle, capable de se défendre elle-même et les autres.

48. Comment est la gestuelle du personnage? Vigoureuse? Molle? Contrôlée? Compulsive? Léthargique?

Elle est plutôt calme et posée.

49. Comment définir sa voix, son phrasé?

Elle a une voix assez grave, ce qui est surprenant pour son âge.

50. Quelles sont ses principales expressions faciales? A t-il des tics?

Elle a souvent un souvent un visage assez ouvert et amical bien que timide.

Critique de livre : Eragon

Aujourd’hui je parle parle encore d’une de mes sagas favorites, Eragon par Christopher Paolini (oui je sais que le nom officiel de la série est L’Héritage mais pour moi ça reste Eragon). On y suit donc l’histoire d’Eragon, un jeune fermier et chasseur de quinze ans qui découvre un jour une étrange pierre qui se révèle être un œuf de dragon, ou plutôt de dragonne. Saphira en émerge, et il devient alors son Dragonnier, l’héritier d’une ancienne caste de magiciens, exterminés par le roi Galbatorix. Traqués par celui-ci, ils deviennent bientôt le seul espoir de l’Alagaësia.

Qu’est ce que j’ai pu rêver en lisant ce livre… J’avais même commencé à imaginer une adaptation en film dans ma tête, après la catastrophe qu’avait été celui de 2006, car j’étudiais le cinéma à l’époque. Il reste pour moi une référence en matière de fantasy. Dire que l’auteur avait à peine quinze ans lui-même quand il a commencé à écrire ce livre, et qu’il a été publié quand il avait dix-neuf ans, bluffant non ?

L’univers qu’il a créé, bien que très classique car composé d’elfes, de nains et d’humains (hormis quelques exceptions), est particulièrement abouti et cohérent. On s’y immerge directement et c’est peut-être l’univers livresque dans lequel j’aurais le plus envie de vivre des aventures (hormis Harry Potter bien sûr). Tout est passionnant, de la trame principale de l’histoire à la magie utilisée dans les livres en passant par l’évolution des personnages, particulièrement Eragon, Murtagh et Roran.

Les romans sont d’ailleurs remplis de personnages que j’adore, tous, même les plus secondaires, sont passionnants. Il y a malheureusement assez peu de femmes (un peu comme le modèle de l’auteur, Le Seigneur des Anneaux) mais celles qui s’y trouvent ont des rôles forts et importants, même si je les trouve parfois un peu idéalisées par Paolini. Mais le meilleur personnage est bien entendu Safira, c’est d’ailleurs une des erreurs du film de l’avoir très peu fait parler et interargir avec les personnages humanoïdes, presque au point de faire d’elle un animal de compagnie, alors qu’elle est si importante dans le livre.

J’ai eu par contre un peu de mal avec l’histoire d’amour d’Eragon et Arya, qui ne m’a jamais passionnée. Mais en même temps, je ne suis pas très romance. Il n’en reste que ce genre d’histoire entre des personnages ayant presque 100 ans de différence d’âge, ça m’a toujours dérangée. 15-20 ans de différence d’âge pas de souci mais 100 ans ? Elle pourrait être son arrière-arrière-grand-mère mais comme il n’y a que peu de différence physique, il n’y a pas de problème, ils sont sur la même longueur d’onde ? (Même si je dois reconnaître que cela dérange également Arya). Leur expérience et leur maturité ne peut tout simplement pas être au même niveau selon moi. Mais bon c’est loin d’être le premier livre, film ou série présentant ce genre de relations et ce ne sera sûrement pas le dernier.

L’écriture des romans, quant à elle, est une écriture que j’apprécie beaucoup, fluide, élégante, parfois aussi un peu compliquée pour un roman étiqueté young adult ce qui a rendu ma lecture de la version originale (donc en anglais) compliquée lorsque j’étais adolescente.

En tout cas, elle reste une saga de fantasy young adult majeure que je conseille fortement !

Personnages Marquise du Futur : Charles de Gontaut-Biron

Charles de Gontaut-Biron dit Biron est un vieil ami et compagnon d’armes du roi Henri IV qui le nomme duc en 1598 suite à ses exploits sur le champ de bataille. Malheureusement malgré tous les bienfaits dont le roi le comblait, il restait  profondément insatisfait et bientôt il se mit à comploter contre lui.

Biron rêvait en effet de faire renaître la Ligue Catholique et pour ce faire il s’était donc associé avec l’Espagne et la Savoie. Il devait provoquer une rébellion de la Noblesse contre Henri IV et en échange le Duc de Savoie épouserait l’une de ses filles et il obtiendrait la souveraineté sur la Bourgogne et la Franche-Comté.

Malheureusement pour lui, le complot fut révélé au roi par son émissaire Jacques de La Fin. Biron tentera de nier mais l’opinion d’Henri IV était déjà faite. Il le soupçonnait depuis longtemps et s’il lui avait déjà pardonné des erreurs de parcours comme celle-ci, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. De plus ses propres écrits condamnaient Biron. Il est donc arrêté dans la nuit du 13 au 14  juin 1602 et après un procès expéditif, il sera exécuté pour haute trahison le 31 juillet 1602.

Dans La Marquise du Futur, je n’ai utilisé que des personnages ayant véritablement existé (hormis mon personnage principal ainsi que quelques gardes et servantes) mais tous les autres sont des contemporains du roi Henri IV. C’est donc le cas de Charles de Gontaut-Biron qui était comme je l’indique ci-dessus un des proches d’Henri IV. Et il était loin d’être le seul mais c’est sa personnalité et son destin particulier qui m’ont poussée à l’utiliser.

En effet, j’avais besoin d’un antagoniste pour Sarah lorsqu’elle serait face au roi. De quelqu’un qui ne la traite pas avec bienveillance et qui soit assez trouble pour qu’on ait des doutes sur lui. Et Biron était parfait pour ça, vu qu’il avait véritablement comploté contre le roi dans la réalité.

(Image : Charles de Gontault, Duke of Biron – Daniel Dumonstier)

La Marquise du Futur, Anecdote n° 4 : Le maquillage

Parlons aujourd’hui du maquillage, à l’époque où prend place la Marquise du futur, la fin du XVIème siècle. Pour que le roman soit plus réaliste, j’ai fait quelques recherches pour savoir ce qui se faisait à cette époque à la cour, où l’apparence était primordiale. Voilà un petit résumé de celles-ci.

Au XVIème siècle, le teint très pâle était l’idéal de beauté. À la cour, le blanc de céruse ou blanc de plomb est popularisé par Catherine de Médicis lors de son règne. Utilisé sur le visage, le cou et le décolleté pour les rendre aussi blancs que possible, il est mélangé à des graisses et de la cire ainsi que des produits minéraux ou métalliques. Il permet de gommer les imperfections de la peau, que ce soit des rougeurs, des rides ou des boutons. Mais il est aussi très corrosif et les médecins le déconseilleront fermement au cours du XVIIème siècle, le considérant comme un poison responsable de maladies des yeux, de la poitrine, des poumons… Il abime aussi la peau et fait tomber les dents. Suite à ça, il sera peu à peu remplacé par de la poudre d’amidon ou du talc. D’autres remèdes étranges sont aussi utilisés pour aider à blanchir la peau comme des masques de sang de poulet ou de pigeon. Pas très agréable mais moins toxique en tout cas.

Les mouches se généralisent aussi au XVIème siècle. Ces petits morceaux de velours ou de taffetas étaient souvent utilisés pour faire disparaitre les imperfections de la peau que le blanc ne camouflait pas, comme notamment les boutons de la petite variole. Ils deviennent peu à peu un accessoire esthétique utilisé pour faire ressortir la blancheur et l’éclat du teint. Les femmes les conservent dans une boite de nacre et en possèdent souvent plus d’une quinzaine. Chacune d’entre elles a un nom selon l’endroit du visage où elle se place (la galante, la majestueuse, l’effrontée…) et matérialise ainsi le caractère de la dame qui la porte. Elles sont la plupart du temps rondes mais on en trouve certaines en forme de cœur, de lune, d’étoile…

Les premiers bâtons à lèvres sont créés à cette période en utilisant le safran ou encore le cochenille. Pour rehausser les pommettes, il suffit d’écraser également de la cochenille ou de l’orcanette pour obtenir une poudre. Il y a une dizaine de teintes différentes et chacune s’associe à un type d’occasion différent. Ces poudres seront aussi déclarées nocives par la médecine au XVIIème siècle car on y retrouve des substances comme le minium ou le cinabre.

À l’époque, les hommes se maquillent alors tout autant que les femmes. Et tous utilisent énormément les parfums afin de camoufler les odeurs corporelles déplaisantes. Le bain et la douche n’étant pas vraiment la norme à cette époque même si certaines dames en prenaient de temps en temps.

Il parait qu’il faut souffrir pour être belle, mais ça n’a jamais été plus vrai qu’à cette époque. Personnellement, je trouve que c’était peut-être un peu trop souffrir à mon goût juste pour être la plus belle ou le plus beau pour aller danser.

Image : Best and Worst Makeup Moments in History #FacePaintBook par Lisa Eldridge

Critique de livre : Cœur de Lycahan

Le Murmure des Arbres Sages est le premier tome de la trilogie Cœur de Lycahan écrite par Amélie Cresson. Ce roman me tentait beaucoup, surtout qu’il m’a été chaudement recommandé par ma mère qui est généralement de bon conseil. Je n’ai malheureusement pas autant accroché qu’elle, même si j’ai tout de même beaucoup apprécié ma lecture.

Mais commençons par le commencement, de quoi ça parle ? Suite au massacre de sa famille par des monstres ailés venus de Barath, Aveline quitte le monde humain d’Astaril pour venger ceux qu’elle aimait. Arrivée là-bas, la jeune femme découvrira alors qu’elle a des pouvoirs bien plus puissants que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Mais elle se retrouvera surtout au centre d’un conflit dont l’issue décidera du sort du monde tout entier. Accompagnée par plusieurs compagnons fidèles dont un lycahan aussi séduisant que puissant, elle va devoir trouver les clés de son passé pour sauver l’avenir.

J’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre et que ce n’est que vers la fin que celui-ci m’a emportée (j’ai eu un problème similaire avec La Passe-Miroir, mais je vous en parlerais plus dans un article dédié). Je pense que c’est parce qu’il m’a fallu un bon moment pour m’attacher aux personnages. C’est généralement LE point qui fait que j’accroche à un livre ou non. Et il y a un certain nombre de protagonistes dans ce livre, car contrairement à ce que l’on peut croire à la lecture du résumé, le roman alterne différents points de vue, même si celui d’Aveline reste le plus important. Et j’avoue que cette dernière ne m’a malheureusement pas vraiment touchée. Elle a un côté Mary Sue un poil trop poussé pour moi. Elle est magnifique (ce que tout le monde remarque immédiatement), elle est l’élue d’une prophétie, elle a des pouvoirs que nul autre n’égale… Bref, elle est un peu trop parfaite pour moi, même si son sale caractère m’a permis d’un peu plus l’apprécier au fil des pages. J’ai bien plus aimé les personnages secondaires comme Ecaidia, Etan, Aquim, Angeline ou Epine, qui m’ont semblé bien plus réels et intéressants qu’elle.

J’ai aussi eu du mal avec l’histoire d’amour du roman entre Aveline et un autre personnage qui m’a parue bien trop rapide. Un regard et boum ! C’était quasiment fait ! Ce n’est pas la première fois que je lis ce genre de choses et probablement pas la dernière mais je n’en peux plus des personnages qui tombent amoureux en un instant sans même s’être parlés. Un peu de réalisme ne ferait pas de mal à mon avis mais bon… ça semble plaire.

Mais passons au positif, parce qu’il y en a quand même pas mal ! Premièrement, l’univers, qui est absolument fabuleux ! J’ai adoré me balader sur ces terres fantastiques et rencontrer ces peuples magiques. L’auteure a pris de soin de les travailler et de donner un véritable historique à son monde, ce qui est essentiel à mes yeux pour le rendre d’autant plus réel pour le lecteur. On en découvre pas mal dans ce tome 1 et j’espère qu’elle en dévoile encore dans le tome 2 car sa mythologie est canon ! A ce niveau-là, c’est un carton plein.

L’histoire est, elle-aussi, passionnante, malgré quelques petites longueurs. Il est difficile de savoir où on va pendant un bon moment mais soudain les pièces du puzzle s’assemblent, et tout devient logique. Il y a pas mal de rebondissements et de scènes d’actions, ce qui est appréciable dans ce genre de livre fantasy. Et j’ai aussi beaucoup aimé les thèmes sous-jacents explorés par l’auteure à travers son histoire.

Et comme je le disais au départ, c’est la fin du roman qui m’a vraiment emportée, lorsque qu’Aveline rencontre enfin certains personnages dont on suivait aussi le point de vue. Tous se rassemblent et certains secrets sont révélés et l’auteure n’oublie pas de nous donner envie de lire la suite !

La Marquise du Futur, Anecdote n° 4 : L’édit de Nantes

Parlons aujourd’hui de l’édit de Nantes qui est au centre de La Marquise du Futur. J’ai choisi de faire de celui-ci le point central de ce livre car il me permettait de traiter un thème essentiel pour moi, la liberté religieuse.

Ce texte a été promulgué le 30 avril 1598 par le roi Henri IV. Bien que révoqué par Louis XIV en 1685,  il reste un symbole de tolérance religieuse.

Après son accession au trône, Henri IV était déterminé à rétablir la paix au sein de son pays, déchiré depuis des années, non seulement par le conflit avec l’Espagne mais aussi par la guerre civile qui opposait catholiques et protestants.  Il entama donc avec sa conversion de protestant à catholique en 1593, un processus menant à la signature de l’édit de pacification, plus tard appelé édit de Nantes. Ce texte n’est pas le premier du genre à être édicté en France mais c’est le premier à être véritablement appliqué grâce à l’autorité d’Henri IV. Il fait donc ainsi de la France le premier royaume d’Europe où la religion d’Etat, celle du roi, n’est pas imposée de manière officielle à tous ses sujets.

Pour résumer, l’édit proclame que la paix du royaume doit être obtenue quelle que soit la manière dont les sujets prient Dieu. Il prône la liberté de conscience, une liberté de culte restreinte (seulement dans certains endroits), l’égalité en matière d’éducation et d’accès à toute dignité ou charge publique, le respect de l’organisation des synodes (rassemblements  ecclésiastiques), l’établissement de places de sûreté pour les protestants ou encore la liberté d’abjuration c’est-à-dire la possibilité de changer de religion. 

Mais il établit aussi, comme l’ont prouvé les recherches récentes des historiens, la dominance de l’église catholique en limitant le culte protestant à certains lieux contrairement au catholicisme. Il marque aussi  la volonté d’Henri IV d’instaurer une monarchie absolue qui atteindra son apogée avec Louis XIV.

La grande majorité des Français acceptera l’édit, contrairement aux précédents, parce que non seulement ceux-ci avaient toujours déplu à au moins l’un des deux partis mais aussi parce que tout simplement après trente-six années de guerre civile, tous souhaitaient retrouver la paix. 

Ainsi l’édit de Nantes marquera le premier pas vers l’État laïque français tel qu’on le connait aujourd’hui.