Critique de livre : Le Seigneur des Anneaux

Je ne vais pas vous faire une vraie critique de ces livres, tout le monde les connaît, ça n’aurait pas vraiment de sens (si vous ne les avez pas encore lus courez-y !). À la place, je vais vous expliquer pourquoi cette saga est si précieuse à mes yeux !

Avec Harry Potter ou le Cycle d’Avalon de Marion Zimmer Bradley, Le Seigneur des Anneaux est l’une des séries fondatrices de ma passion pour les livres. Comme les précédents sagas citées, j’ai lu les livres de JRR Tolkien très jeune, vers 11 ans. Et je me suis passionnée pour cet univers si riche. Surtout que les films sont sortis même pas deux ans après ma première lecture, ce qui a encore intensifié ma passion et en a déclenché une autre, celle pour le cinéma, mais c’est une autre histoire…

Je pense qu’avant ces livres, je n’avais jamais lu d’histoire aussi épique, qui m’emmène aussi loin. Je ne vous raconte pas le nombre de fois où je me suis imaginée vivre des aventures fabuleuses aux côtés des personnages du livre. Ça m’est d’ailleurs arrivé dans la réalité tout récemment quand que je suis partie sur les traces de Tolkien en Nouvelle-Zélande. (Oui je suis une vraie fan, j’ai même un tatouage en référence aux livres. Je pourrais d’ailleurs vous le montrer si ça vous intéresse).

La précision et la minutie qu’a démontrée Tolkien pour imaginer ce gigantesque univers, que ce soit les personnages, les peuples, les langues, les cartes… m’ont grandement inspirée et m’inspirent encore dans mon travail d’écrivain. Je sais que je n’arriverais sûrement jamais à créer un univers aussi vaste et grandiose, mais rien n’empêche d’essayer non ? C’est grâce à sa saga que je me plais tellement à imaginer dans tous les détails les univers dans lesquels prennent place mes livres, quitte à passer 5 ans à travailler à l’élaboration d’une trilogie fantastique sans même commencer le premier jet 😂

Vie d’auteur : Bilan Masterclass Roxane Dambre

Je voulais vous faire un petit bilan aujourd’hui des masterclass d’écriture que j’ai suivi ces derniers mois sous la houlette de Roxane Dambre.

Pour ceux qui ne la connaissent pas, Roxane est une auteure de romans fantastiques et de comédies romantiques, publiée chez Calmann Levy, aux Editions de l’Épée et au Livre de Poche. Depuis quelques mois, elle a lancé ses masterclass d’écriture et j’en ai suivi deux: Sonner juste ! et Objectif Maison d’Édition. Vous pourrez trouver les infos à propos des masterclass et des autres services (beta lecture, coaching individuel…) qu’elle propose ici : https://roxanedambremasterclass.learnybox.com/

C’est donc une auteure que je suis depuis plusieurs années suite à ma lecture de sa saga Scorpi (que je vous conseille vivement !). J’ai découvert cette année qu’elle comptait ouvrir des masterclass et j’ai participé aux toutes premières d’entre elles. Chacune se compose de trois session de visio sur Zoom en petit groupe de 8 personnes plus Roxane. Chaque session est consacrée à un thème précis. Roxane commençait par une partie théorie puis on passait à la pratique en lisant les extraits ou exercices qu’on avait préparés en avance que Roxane et les autres participants commentaient. (Petite info pratique, chaque session est au prix de 23 euros).

Pour la masterclass Sonner juste !, les thèmes des trois sessions étaient : écrire un dialogue qui sonne juste, écrire une description ultra réaliste sans en faire des paquets, jouer avec une narration très naturelle. Personnellement même si j’ai appris quelques petits trucs et astuces dans cette masterclass, elle n’a honnêtement pas été hyper utile pour moi. Cela fait maintenant un moment que j’écris et que je fais des recherches pour améliorer mon style et l’efficacité de ce que j’écris donc je connaissais une bonne partie de ce dont on a parlé. Je pense que je suis peut-être trop avancée dans mon parcours d’écrivain pour qu’elle soit vraiment efficace. Mais j’ai tout de même appris deux-trois choses et l’avis de Roxane sur mes textes m’a aidée à corriger quelques défauts récurrents. Je suis donc contente de l’avoir suivie ne serait-ce que pour ça.

Ensuite la masterclass Objectif Maison d’Édition dont les thèmes des trois sessions étaient : écrire un bon synopsis, trouver sa maison d’édition idéale et analyser un contrat d’édition. J’ai appris énormément de choses dans cette masterclass, qui est, à mon sens, pour les écrivains plus avancés dans leur parcours. Tout d’abord une méthode pour écrire un synopsis pour une maison d’édition ce que je n’avais PAS DU TOUT. Puis plein d’infos sur les maisons d’édition notamment dans le domaine du fantastique. C’est l’avantage d’avoir comme mentor une auteure qui est dans le circuit depuis 10-15 ans, elle les connaît toutes et a plein d’infos de première main pour trouver sa maison d’édition idéale. Et finalement une analyse d’un contrat d’édition, personnellement j’avais déjà fait le travail de mon côté lorsque j’ai signé mon contrat mais c’est très intéressant pour quelqu’un qui n’y connait rien.

Bref, je vous recommande ces masterclass. Roxane est un super mentor, compétente, impliquée et adorable. De plus, pour chaque masterclass il y a un groupe facebook dédié ou on peut interagir avec les autres participants. Il y a aussi un groupe plus général avec tous ceux qui comptent participer aux masterclass et qui est un vrai groupe de soutien entre auteurs. Roxane compte rajouter deux nouvelles masterclass sur d’autres thèmes à la rentrée et il est probable que je suive celles-ci également ! 

Personnages Marquise du Futur : Catherine de Bourbon

Catherine de Bourbon est la petite et unique sœur d’Henri IV, leurs trois autres frères et sœurs étant décédés avant d’atteindre leurs deux ans. De santé fragile, elle souffrira toute sa vie de rhumes, bronchites et autres affections pulmonaires.

Enfant, elle était très proche de sa mère, qui lui avait transmis sa profonde foi calviniste. Une foi qui s’intensifiera à la mort de sa génitrice alors que Catherine n’avait que 13 ans. Elle se convertira pourtant à la religion catholique suite au massacre de la Saint Barthelemy afin de sauver sa vie. Un renoncement qui lui pèsera beaucoup. Cela ne durera heureusement que 4 ans au bout desquels elle l’adjurera, suivant l’exemple de son frère, pour pratiquer à nouveau le protestantisme au grand jour.

Fidèle soutien de son frère, il la récompensera pourtant sa loyauté de manière étrange en s’opposant à son mariage avec son grand amour, Charles de Bourbon-Soissons. Il voyait en lui un potentiel rival et préférait utiliser le mariage de sa sœur à des fins politiques. Il l’invita donc à épouser plutôt Henri II de Lorraine pour sceller le traité de Saint-Germain-En-Laye, établissant ainsi la paix entre Charles III de Lorraine et Henri IV après des années de guerre. Catherine finit par accepter, sachant qu’à quasiment quarante ans c’était probablement sa dernière chance d’être mariée.

Mais pour autant elle refusera d’adjurer à nouveau le calvinisme, même si son mari était un fervent catholique, ce qui ne rendra pas leurs relations très simples. Le pape refusera d’ailleurs de reconnaître leur union, jusqu’à ce qu’Henri IV réussisse à obtenir une dispense, quelques mois avant la mort de sa sœur, 5 ans après la célébration du mariage.

Catherine de Bourbon est un personnage très intéressant. J’ai voulu l’inclure dans La Marquise du Futur, non seulement parce qu’elle est l’une des proches d’Henri IV, mais parce que le conflit entre son affection pour son frère et la colère qu’elle a dû ressentir contre lui lorsqu’il l’a séparée de son grand amour, la rendait fascinante à mes yeux. Elle était ainsi un moyen pour moi de parler d’une autre facette de la condition féminine de l’époque.

(Crédit image : Portrait de Catherine de Bourbon par Frans Pourbus the Younger)

Critique de livre : The Game

Je veux vous parler aujourd’hui de la trilogie The Game écrite par S.G. Horizons, dont j’ai dévoré le dernier tome récemment, car c’est une série de livres que j’ai particulièrement appréciée ces dernières années.

De prime abord, elle ne payait pas de mine, je pensais que ce serait un petit roman young adult comme il en existe des centaines qu’on oublie sitôt lu. Mais j’ai dévoré le premier tome et les suivants avec grand appétit.

Mais commençons par le commencement, de quoi ça parle ? The Game est une dystopie dans laquelle on suit Rick, une jeune femme vivant dans une communauté contrôlée par les vampires. Car oui dans son monde, les vampires ont pris le pouvoir, réduisant les êtres humains en esclavage. Chaque année cinquante jeunes gens humains, âgés de 18 ans, sont choisis pour participer à un grand jeu télévisé. S’ils veulent que leur famille survive, ils doivent accepter d’être un participant. Et cette année Rick a été choisie. Elle devra survivre à huit épreuves et autant de semaines à vivre au milieu de ses rivaux, car un seul d’entre eux en sortira vivant. En tout cas plus ou moins car il deviendra… un vampire.

Pourquoi j’ai aimé The Game ? Premièrement c’est une dystopie, ce qui me plait toujours beaucoup, on peut voir ça comme un mix entre Hunger Games et la Sélection. Oui je sais, vu les univers des deux livres c’est un peu étrange mais pourtant… On retrouve une situation à la Hunger Games avec un jeu où sont réunis contre leur volonté de jeunes adultes et où un seul pourra en sortir vivant. Et tout ça pour l’amusement d’une communauté qui contrôle toutes les autres, ici les vampires. Quant à l’ambiance du livre, avec ces jeunes cohabitant ensemble dans un manoir de luxe, ça a quelque chose de celle que l’on retrouve dans La Sélection, surtout que Rick a un peu quelque chose d’America.

Mais hormis cela The Game a sa propre saveur, sa propre identité. Le personnage principal est plutôt surprenant et on s’attache très vite à elle. Elle fait partie de ces personnage féminins badass qui n’en font pourtant pas trop, mes préférés. Les différentes relations qu’elle noue avec les autres personnages sont non seulement très crédibles mais aussi très intéressantes, notamment une en particulier alors que c’était mal parti au départ. Je ne veux pas vous spoiler, vous comprendrez facilement de qui je parle en lisant. Le Jeu en lui-même et ses épreuves sont passionnants à suivre, tout comme les périodes d’accalmie lorsque les jeunes cohabitent et que tous les coups sont permis. L’univers dystopique de cette trilogie m’a particulièrement plu. Si vous me connaissez un tant soit peu, vous savez à quel point je porte attention aux univers des livres, séries ou films. Et il a été fascinant pour moi de rentrer dans celui-ci et d’imaginer ce que serait notre monde si les vampires prenaient un jour le pouvoir et nous réduisaient en esclavage.

Bref, vous l’avez compris The Game m’a convaincue. Ce n’est certes pas le livre du siècle ou même de l’année mais croyez-moi, il vaut le coup d’œil.

La Marquise du Futur, Anecdote n° 3 : Les coiffures

À la fin du XVIème siècle, l’époque où prend place la Marquise du Futur, les coiffures restent très codifiées. Il est de mise de porter les cheveux relevés dans des coiffures compliquées. Mais il y a néanmoins plus de liberté qu’à l’époque médiévale, le poids de l’Église étant moindre concernant ce genre de choses triviales. Les femmes montrent davantage leurs cheveux, les hommes peuvent choisir de porter la moustache ou la barbe et les cheveux plus ou moins longs. Les perruques poudrées commencent tout juste à faire leur apparition et sont loin d’être aussi répandues qu’au XVIIème et XVIIIème siècle.

Sous Henri IV, la mode est à la fraise et les coiffures doivent s’y adapter. Elles sont donc dégagées à l’arrière et élevées sur l’avant parfois à l’aide de rembourrage. Les styles des reines influençant toujours la population, il est de bon ton à cette époque d’avoir une coiffure haute dégageant le front comme Elisabeth 1ère ou de relever ses cheveux dans une coiffure en forme de cœur (appelée coiffure en raquette) comme Marie Stuart, reine d’Écosse.

Cette dernière coiffure, très répandue à la cour de France, consiste à relever les cheveux sur les tempes puis à les séparer en deux par une raie afin de former un cœur puis de les maintenir à l’aide d’un arcelet. Sous le règne d’Henri IV, elle cédera peu à peu la place, au début du XVIIème siècle, à la coiffure en mitre (appelée ainsi car elle rappelle la forme du chapeau du pape ou des évêques).

En tout cas, quelque soit la façon dont sont coiffés les cheveux, ce doit être très élaboré et souvent orné de rubans, de bijoux, de perles, de bandeaux…

Le blond vénitien d’Elisabeth 1ère est particulièrement apprécié à cette époque. Ainsi les femmes se décolorent les cheveux par tous les moyens possibles. Que ce soit avec un mélange d’urine humaine ou animale puis une coloration à base de safran et de citron ou bien par l’utilisation de javel ou un autre produit astringent. Les femmes s’exposent ensuite longuement au soleil, ce qui était censé aider à la décoloration. En prenant soin bien sûr de ne pas exposer leurs visages qui devaient rester très pâles. Elles utilisaient donc un chapeau spécial à larges bords sans calotte (le solana) qui laissait les cheveux exposés au soleil et ombrageait le visage.

(Image : Portrait de Marguerite de Valois, Anonyme, XVIème siècle)

Critique de livre : Charlie et la chocolaterie

Aujourd’hui je veux vous parler de Charlie et la chocolaterie de Roald Dahl. Cet auteur a émerveillé toute mon enfance avec ses livres plein de magie et d’ironie. J’aurais pu choisir Le Bon Gros Géant ou Matilda que j’adore également, mais le livre qui me vient en premier en tête quand je pense à mon enfance, c’est bien Charlie et la chocolaterie.

C’est sûrement le plus connu grâce aux différents films qui l’ont adapté (personnellement j’ai une préférence pour le film de Mel Stuart qui a également bercé mon enfance). Roald Dahl a été ma première porte vers les univers merveilleux dans lesquels m’emportaient (et m’emportent toujours) les livres. Et plus particulièrement Charlie et la chocolaterie qui est le premier livre que j’ai lu de lui.

Pour résumer l’histoire, un petit garçon pauvre (mais alors très pauvre, rappelons nous des 4 grands-parents vivant dans un seul lit) trouve par hasard un ticket d’or qui lui permet de pouvoir visiter une chocolaterie mystérieuse. C’est le départ d’une histoire merveilleuse pleine de fantastiques décors, de drôles de personnages et d’humour acide.

Roald Dahl sait toujours parfaitement équilibrer ses livres entre satire, fantastique et émotion. Et Charlie et la chocolaterie en est un exemple parfait. On se prend d’affection pour le petit Charlie dès le départ et vu sa difficile situation, on s’enthousiasme pour chaque petite chose positive qui lui arrive. Grand-père Joe est aussi un super personnage secondaire, mon favori, le grand-père qu’on souhaiterait tous avoir avec un solide sens de l’humour et une gentillesse à tout épreuve. Et Willy Wonka, le propriétaire de la chocolaterie est encore plus fou et fantasque dans le livre que dans les films, c’est un concentré d’humour noir à lui tout seul. 

Mais pour moi le vrai personnage principal, c’est la chocolaterie. Enfant, je rêvais moi aussi de visiter cette fabuleuse usine et adulte je rêve toujours de l’explorer d’ailleurs ! La créativité déployée par Roald Dahl pour créer les différentes pièces de celle-ci et tout ce qu’elles contiennent est purement incroyable.

Ce livre est pour moi le parfait livre pour enfants, mais plus que ça il est parfait pour plonger dans un univers merveilleux, avec une histoire passionnante où les affreux marmots sont punis pour leurs mauvaises actions et les gentils enfants sont finalement récompensés.

Personnages Marquise du Futur : Julienne Hippolyte d’Estrées

Julienne Hippolyte d’Estrées est la sœur de Gabrielle mais aussi le double, ou plus exactement le doppelgänger, de Sarah, le personnage principal de La Marquise du Futur. Étant âgée d’à peu près 18 ans lors de la signature de l’Édit de Nantes, elle avait donc plus ou moins le même âge que Sarah, ce qui était parfait pour que celle-ci se glisse dans sa peau. Il existe assez peu d’informations sur elle, contrairement à sa sœur, mais il y en a tout de même.

Julienne et ses 6 sœurs sont surnommées les « sept péchés capitaux » pour leur capacité à séduire les hommes. Il faut dire qu’elles ont de qui tenir, leur grand-mère était la maitresse du pape Clément VII et leur mère était connue pour multiplier les amants.

Cette dernière sera tragiquement assassinée avec son amant du moment sous les yeux de Julienne et de sa petite sœur Marie-Françoise. Julienne n’avait que treize ans à cette époque. Elle sera ensuite confiée à sa grande sœur Gabrielle qui l’élèvera pendant quatre ans jusqu’à son mariage avec George de Brancas. On disait le marié être très amoureux de sa femme mais il retourna chez lui au Havre-de-Grâce au bout de quelques jours seulement, en laissant Julienne demeurer auprès de Gabrielle. Elle passera d’ailleurs la majorité de son temps à Paris avec sa sœur, jusqu’à ce que cette dernière ne meure.

Elle eut tout de même cinq enfants avec son mari. Pour autant, elle était connue pour ses aventures galantes, elle a d’ailleurs tenté de prendre la place de sa sœur dans le cœur du roi suite à la mort de cette dernière. Mais si elle a eu une liaison avec Henri IV, celle-ci ne fut que passagère.

Devenue la confidente de la reine Marie de Médicis, elle tentera avec l’approbation de celle-ci de discréditer Henriette d’Entragues, la nouvelle favorite du roi, qu’elle détestait. Elle dévoila au roi la correspondance qu’échangeait Henriette avec un autre amant. Malheureusement, la favorite réussit à déjouer le piège et Julienne fut chassée de la cour par le roi.

Après ça, elle disparait plus ou moins. On ne connaît même pas la date exacte de sa mort qui se serait a priori produite vers 1649.

(Image : Portrait présumé de Gabrielle d’Estrées et de sa sœur la duchesse de Villars – École de Fontainebleau, fin du XVIème siècle)

La Marquise du Futur, Anecdote n° 2

En 1598, alors que l’Édit de Nantes allait être signé, Gabrielle d’Estrées était enceinte jusqu’aux yeux. Elle devait accoucher durant la période que couvrait La Marquise du Futur et il m’a donc fallu l’inclure dans le livre. Pour cela, j’ai du faire quelques recherches pour déterminer comment on accouchait à cette époque et nourrir ainsi mon roman. Aujourd’hui, je vous présente le résultat de ces recherches.

L’entourage de la future mère durant le travail était bien entendu exclusivement féminin et dirigé par une matrone, une sage-femme qui dirigeait les opérations. Le père restait néanmoins à proximité, au cas où on ait besoin de lui et de ses muscles pour aider à sortir le bébé. Les femmes, la plupart du temps des proches, soutenaient et aidaient la parturiente durant tout le travail.

La position couchée sur le dos n’était pas conseillée comme elle l’est aujourd’hui. On conseillait plutôt la position assise ou accroupie, qui étaient bien plus naturelles pour les femmes. Ces positions font d’ailleurs leur retour dans les salles d’accouchement ces dernières années, alors qu’on se rend compte désormais que la position allongée sur le dos n’a été adoptée que pour faciliter le travail des médecins, et sûrement pas celui de la patiente.

L’accouchement de Gabrielle se passant relativement bien, je n’ai pas eu besoin de pousser mes recherches, sur ce qui se passait en cas de problèmes. Mais si vous êtes intéressés, il existe un certain nombre de ressources en lignes, décrivant l’intervention des sages-femmes ou d’un médecin de ce genre de cas ainsi que les remèdes et opérations qu’ils effectuaient.

La pièce où se passait l’accouchement était maintenue à bonne température afin que ni lui ni sa mère n’aient froid. On choisissait donc souvent une pièce avec cheminée afin d’y veiller, ou s’il n’y en avait pas, on se rabattait sur l’étable où la chaleur des animaux permettait de réchauffer tout ce petit monde.

Lorsque le nouveau-né avait enfin vu le jour, il était temps de le baigner. L’enfant était lavé, parfois avec du vin, de l’alcool ou du jaune d’œuf et/ou séché avec du sel et du miel pour réconforter son corps et le réchauffer. Il était ensuite enveloppé dans des langes avant d’être emmené pour être allaité par une nourrice, si ce n’était pas sa mère qui le faisait, ce qui n’était pas rare.

(Image extraite d’Essai d’une histoire de l’obstétricie de Eduard Kaspar Jacob von Siebold, paru en 1892)

Critique de livre : Le Faiseur de Rêves

Parmi tous les écrivains que j’apprécie s’il y en a bien une que je pourrais choisir comme modèle, à cause de son style d’écriture, ses merveilleuses histoires, son parcours de vie et sa personnalité passionnante, ce serait bien Laini Taylor. Je l’ai découverte avec Le Faiseur de Rêves et cela a été une révélation pour moi. J’ai depuis lu tous ses autres romans que j’adore également et j’ai eu la chance de la rencontrer il y a deux ans.

La duologie du Faiseur de Rêves est pour moi son œuvre la plus aboutie jusqu’à présent. Comment décrire son style d’écriture ? Poétique, lyrique, léché, métaphorique et surtout unique ! Pour moi elle est presque plus une peintre qu’une écrivaine, tant ses mots suscitent des images vivides dans l’esprit de ses lecteurs. Chaque phrases devient une véritable œuvre d’art. S’il y a pour moi un style d’écriture que j’aimerais approcher un jour, ce serait bien le sien.

Mais parlons plus précisément du Faiseur de Rêves. Dans un monde bien différent du nôtre, Lazlo travaille dans la plus grande bibliothèque du monde à Zosma. Érudit toujours plongé dans ses songes, il est sous-estimé de tous mais il a un rêve, résoudre l’énigme de la Cité Oubliée. Une ville de légende dont le nom a soudainement disparu de l’esprit de tout le monde des années plus tôt. Quand une expédition surgit du désert pour recruter les meilleurs scientifiques afin de les emmener dans la Cité Oubliée pour résoudre un mystère encore plus insoluble. Lazlo saute sur l’occasion pour découvrir le lieu qui l’obsède depuis toujours. Sarai a, elle, grandi enfermée entre des murs qu’elle ne peut franchir, rêvant de découvrir l’extérieur qu’elle ne peut visiter que dans ses songes grâce à son don étrange. Elle et Lazlo vont voir leurs rêves se rencontrer, dans tous les sens du terme.

Ce qui marque peut-être le plus chez Laini Taylor et plus particulièrement dans ce roman, ce sont les personnages. Ils sont parmi les plus uniques que j’ai pu rencontrer dans mes lectures. Ne serait-ce que les deux personnages principaux: Lazlo, le bibliothécaire singulier et introverti à l’immense détermination, et Sarai, la jeune déesse enfermée dans une citadelle volante, à la fois très désabusée mais aussi profondément sensible. Mais aussi les personnages secondaires, particulièrement l’étrange Minya, la fillette-adulte dont l’envie de vengeance est profondément effrayante.

La mythologie créée par l’auteure est immensément fascinante, sortant de ce qu’on a l’habitude de voir dans les livres fantastiques. Et qui n’aurait pas envie, comme Lazlo, de découvrir la Cité Oubliée et ses mystères ? De plus l’histoire est maitrisée et passionnante à suivre, je me suis attachée dès le départ à Lazlo et surtout à Sarai, et j’ai dévoré le roman très vite, avide de savoir ce qui allait leur arriver. J’avoue avoir été un peu déçue par le second tome de cette duologie mais j’avais tellement aimé le premier qu’il était difficile à égaler.

Pour résumer, je vous conseille de lire ce roman, c’est une merveille. C’est d’ailleurs le livre que je conseille le plus ces dernières années. L’univers est merveilleusement passionnant, l’histoire est prenante et les personnages sont uniques et attachants.

Personnages Marquise du Futur : Gabrielle d’Estrées

Gabrielle d’Estrées a été l’une des favorites et maitresses préférées d’Henri IV pendant près de dix ans. Il souhaitait même faire d’elle la nouvelle reine de France en annulant son premier mariage avec la Reine Margot. Mais la mort prématurée de la jeune femme, à environ 26 ans, probablement d’une éclampsie (même si un empoisonnement a longtemps été suspecté), ne lui en laissera pas le temps.

Le roi portera son deuil en s’habillant de noir, ce qui n’était normalement pas permis pour les rois de France. Il écrira d’ailleurs cette phrase le lendemain de son décès, témoignage de la profonde affection qu’il lui vouait: « Mon affliction est aussi incomparable que l’était le sujet qui me la donne. Les regrets et les plaintes m’accompagneront jusqu’au tombeau. La racine de mon cœur est morte et ne rejettera plus… »

Au départ pourtant le coup de foudre n’était pas réciproque. Si Henri IV tomba sous le charme de la belle au premier coup d’œil, il ne plaisait pas du tout à celle-ci. Blonde comme les blés, la jeune femme a la taille fille et un teint pâle éclatant qui fait ressortir ses beaux yeux bleus. Henri IV, quant à lui, a vingt ans de plus qu’elle, et les campagnes militaires l’ont en plus prématurément vieilli. Sans compter que Gabrielle trouve qu’il sent fort de l’aile et du gousset. Mais finalement, probablement sous la pression de sa famille, elle finira par céder à ses avances.

De leur liaison naitront trois enfants, César, Catherine Henriette et Alexandre. Le roi les reconnaitra tous les trois, même s’ils ne lui succéderont pas.

Durant sa courte vie, Gabrielle aura tout de même eu une certaine influence sur le destin de la France. Les historiens estiment notamment que c’est elle qui poussa le roi à se convertir au catholicisme puis à rédiger et signer l’Édit de Nantes, le document le plus important de son règne.

Pour autant la presque-reine était détestée, autant par le peuple qui la surnommait « la duchesse d’Ordures », que par l’aristocratie, notamment à cause de son train de vie luxueux contrastant avec la misère qui régnait dans le pays. Elle était aussi l’objet de nombreux phamplets moqueurs.

C’est le personnage de Gabrielle qui est à l’origine de La Marquise du Futur. Les favorites royales m’ont toujours intéressée. Ces femmes qui se trouvaient dans l’ombre des grands de ce monde et avaient parfois de l’influence sur le destin de nations toutes entières sans être elles même reines sont en effet fascinantes à mes yeux. Lorsque m’est venue l’idée de faire un roman dans les coulisses de l’histoire suite à l’appel à texte de Gloriana Editions, c’est immédiatement à elles que j’ai pensé. Et en faisant des recherches, je suis tombée sur Gabrielle.

Son personnage, la haine qu’elle provoquait et le fait qu’elle soit à l’origine de l’Édit de Nantes ont éveillé mon intérêt. Très vite, je suis tombée sur le fameux tableau où elle est peinte avec sa sœur, Julienne Hippolyte d’Estrées, et ça a fait clic ! J’ai alors commencé à écrire.

Très vite Gabrielle est devenue , malgré ses défauts, une grande sœur pour Sarah. Comme le livre racontait la manière dont celle-ci arrivait à passer de l’adolescence à l’âge adulte, il était essentiel pour moi qu’elle ait une personne qui soit une sorte de modèle pour elle. Et j’ai beaucoup aimé écrire leur relation.

Elle était aussi un autre outil dans ma panoplie d’auteure pour parler de la manière dont les femmes étaient traitées à l’époque, notamment celles qui avaient de l’ambition. Sarah reste bien sûr le personnage principal de mon histoire mais par bien des aspects Gabrielle en est le cœur.

(Image : Gabrielle d’Estrées par Lavinia Fontana – Wakefield Art Gallery)