Parlons aujourd’hui de l’édit de Nantes qui est au centre de La Marquise du Futur. J’ai choisi de faire de celui-ci le point central de ce livre car il me permettait de traiter un thème essentiel pour moi, la liberté religieuse.
Ce texte a été promulgué le 30 avril 1598 par le roi Henri IV. Bien que révoqué par Louis XIV en 1685, il reste un symbole de tolérance religieuse.
Après son accession au trône, Henri IV était déterminé à rétablir la paix au sein de son pays, déchiré depuis des années, non seulement par le conflit avec l’Espagne mais aussi par la guerre civile qui opposait catholiques et protestants. Il entama donc avec sa conversion de protestant à catholique en 1593, un processus menant à la signature de l’édit de pacification, plus tard appelé édit de Nantes. Ce texte n’est pas le premier du genre à être édicté en France mais c’est le premier à être véritablement appliqué grâce à l’autorité d’Henri IV. Il fait donc ainsi de la France le premier royaume d’Europe où la religion d’Etat, celle du roi, n’est pas imposée de manière officielle à tous ses sujets.
Pour résumer, l’édit proclame que la paix du royaume doit être obtenue quelle que soit la manière dont les sujets prient Dieu. Il prône la liberté de conscience, une liberté de culte restreinte (seulement dans certains endroits), l’égalité en matière d’éducation et d’accès à toute dignité ou charge publique, le respect de l’organisation des synodes (rassemblements ecclésiastiques), l’établissement de places de sûreté pour les protestants ou encore la liberté d’abjuration c’est-à-dire la possibilité de changer de religion.
Mais il établit aussi, comme l’ont prouvé les recherches récentes des historiens, la dominance de l’église catholique en limitant le culte protestant à certains lieux contrairement au catholicisme. Il marque aussi la volonté d’Henri IV d’instaurer une monarchie absolue qui atteindra son apogée avec Louis XIV.
La grande majorité des Français acceptera l’édit, contrairement aux précédents, parce que non seulement ceux-ci avaient toujours déplu à au moins l’un des deux partis mais aussi parce que tout simplement après trente-six années de guerre civile, tous souhaitaient retrouver la paix.
Ainsi l’édit de Nantes marquera le premier pas vers l’État laïque français tel qu’on le connait aujourd’hui.