Catherine de Bourbon est la petite et unique sœur d’Henri IV, leurs trois autres frères et sœurs étant décédés avant d’atteindre leurs deux ans. De santé fragile, elle souffrira toute sa vie de rhumes, bronchites et autres affections pulmonaires.
Enfant, elle était très proche de sa mère, qui lui avait transmis sa profonde foi calviniste. Une foi qui s’intensifiera à la mort de sa génitrice alors que Catherine n’avait que 13 ans. Elle se convertira pourtant à la religion catholique suite au massacre de la Saint Barthelemy afin de sauver sa vie. Un renoncement qui lui pèsera beaucoup. Cela ne durera heureusement que 4 ans au bout desquels elle l’adjurera, suivant l’exemple de son frère, pour pratiquer à nouveau le protestantisme au grand jour.
Fidèle soutien de son frère, il la récompensera pourtant sa loyauté de manière étrange en s’opposant à son mariage avec son grand amour, Charles de Bourbon-Soissons. Il voyait en lui un potentiel rival et préférait utiliser le mariage de sa sœur à des fins politiques. Il l’invita donc à épouser plutôt Henri II de Lorraine pour sceller le traité de Saint-Germain-En-Laye, établissant ainsi la paix entre Charles III de Lorraine et Henri IV après des années de guerre. Catherine finit par accepter, sachant qu’à quasiment quarante ans c’était probablement sa dernière chance d’être mariée.
Mais pour autant elle refusera d’adjurer à nouveau le calvinisme, même si son mari était un fervent catholique, ce qui ne rendra pas leurs relations très simples. Le pape refusera d’ailleurs de reconnaître leur union, jusqu’à ce qu’Henri IV réussisse à obtenir une dispense, quelques mois avant la mort de sa sœur, 5 ans après la célébration du mariage.
Catherine de Bourbon est un personnage très intéressant. J’ai voulu l’inclure dans La Marquise du Futur, non seulement parce qu’elle est l’une des proches d’Henri IV, mais parce que le conflit entre son affection pour son frère et la colère qu’elle a dû ressentir contre lui lorsqu’il l’a séparée de son grand amour, la rendait fascinante à mes yeux. Elle était ainsi un moyen pour moi de parler d’une autre facette de la condition féminine de l’époque.
(Crédit image : Portrait de Catherine de Bourbon par Frans Pourbus the Younger)